D’autres politiques économiques sont possibles

Adhérer

Christophe Ramaux intervenait dans le journal du soir de France Info TV le 1er février.

Le choc démographique à venir est plus faible que celui d’hier. En 1970, on comptait 10 cotisants pour 3 retraités, on en compte 6 aujourd’hui et on en comptera environ 8 à l’horizon 2070 (une hausse d’un tiers pour les 50 prochaines années contre le double pour les 50 dernières).
Or gouvernement se refuse à faire ce qui a permis hier tout à la fois d’amortir le « choc » et d’améliorer considérablement le sort des retraités : cotiser dans la bonne humeur.
Avec les « réformes » déjà accumulées, le niveau de vie des retraités décrochera à l’avenir par rapport aux revenus des actifs (leur taux de pauvreté réaugmentera). Revenir sur ce décrochage tout en assumant le choc démographique à venir suppose d’augmenter la part du PIB pour les retraites de l’ordre de 2,5 points en 2050 (de 13,8% à 16,3% du PIB).
C’est parfaitement possible en augmentant progressivement la cotisation sociale de l’ordre de 5 points d’ici 2050, et cela sans même toucher à la part des profits et sans chercher d’autres sources de financement (il y a bien d’autres choses à financer par ailleurs et il importe de préserver les retraites comme assurances sociales).
Démonstration : le salaire net moyen à temps plein est aujourd’hui de 2600€. En 2050, sous l’hypothèse de 1% de croissance par an (scénario central retenu par le gouvernement lui-même), ce salaire net devrait être de 3450€ (en euros constants), soit une hausse 850 euros (+33%). Avec l’augmentation des cotisations retraites (de l’ordre de 230€ par mois), il augmenterait finalement de 620€ (+25%). N’est-ce pas souhaitable ?
La nouvelle « réforme » est inique aussi pour cela : elle s’interdit de mobiliser les leviers à même d’offrir une perspective de progrès, celle-là même qui manque tant aujourd’hui.

Visionner l’émission (1h 59 mn, intervention à la 34ième minute)