Henri Sterdyniak montre des conséquences néfastes de la nouvelle réforme restrictive de l’assurance-chômage, que veut imposer le gouvernement. Les prestations chômage doivent permettre aux salariés privés d’emploi de maintenir un niveau de vie convenable, leur donner le temps nécessaire pour retrouver un emploi correspondant à leur qualification.
Le gouvernement veut imposer une nouvelle réforme de l’assurance-chômage, cela sans négociation avec les syndicats et contre leur avis unanime, et sans attendre un bilan précis des réformes précédentes, alors même qu’il se prétend être le chantre de l’évaluation.
En janvier 2018, les cotisations des salariés à l’Unédic avaient été remplacées par des points de CSG (contribution sociale généralisée). Cela n’avait aucune logique sociale (pourquoi faire contribuer les retraités et les revenus du capital pour des prestations d’assurance sociale qu’ils ne sont pas susceptibles de toucher ?), mais permettait de réduire la légitimité des syndicats à gérer l’Unédic.
Durant l’année 2021, le gouvernement a imposé plusieurs modifications de la réglementation : en juillet, une dégressivité des allocations a été introduite pour les salariés au-delà d’un certain niveau de salaire ; en octobre, les règles de calcul du montant du salaire journalier de référence (et donc de l’allocation) ont été revues fortement à la baisse pour les salariés précaires, ceux qui ont connu des périodes de chômage entre deux périodes de travail ; en décembre, la durée de cotisations requise pour avoir droit à une allocation chômage a été portée de 4 à 6 mois[1].