Un billet d’Henri Sterdyniak sur le blog Médiapart des Economistes atterrés
Chaque année le comité d’experts se prononce contre tout coup de pouce au SMIC et propose la suppression de son indexation. Dans ce texte, Henri Sterdyniak, membre du collectif d’animation des Economistes atterrés, défend la revalorisation du SMIC et celles des salaires des travailleurs dits « non qualifiés » , dont la crise sanitaire a monté qu’ils étaient essentiels.
Le débat sur le niveau du Smic, son augmentation, son indexation est récurrent[1]. En décembre 2021 est paru le 14ème rapport du comité d’experts qui se prononce, comme les treize précédents, avec les mêmes arguments, contre tout coup de pouce. Il propose même la suppression du mécanisme d’indexation automatique du Smic[2].
Le comité d’experts mobilise ses trois arguments habituels. Tant qu’il existe en France du chômage et du déficit extérieur, il ne faut pas augmenter les salaires, et surtout pas le Smic puisque le chômage frappe surtout les non-qualifiés. La pauvreté au travail résulte avant tout de la précarité de l’emploi et du temps partiel, et non du niveau du Smic Le Smic n’est pas le bon instrument pour lutter contre la pauvreté ; il vaut mieux utiliser la RSA et la prime d’activité.
Dans ce texte, nous défendons au contraire la revalorisation du Smic, dont la crise sanitaire a renforcé la nécessité. Nous distinguerons la question des « coups de pouce », qui visent à maintenir voire à améliorer légèrement le ratio salaire minimum/salaire moyen, les mesures visant à rendre plus effectif le Smic et les propositions d’une forte revalorisation (de l’ordre de 15 %), portées par les partis de gauche et certains syndicats.