Par Mireille Bruyère, Le Bord de l’eau, collection L’économie encastrée, 224 pages, 16 euros, parution le 19 avril 2018.
Ne sommes-nous pas devenus trop efficaces ? N’avons-nous pas dépassé la limite du raisonnable quant à notre capacité à produire, quant à notre productivité ? Une productivité désirée non seulement par les chantres du néolibéralisme, mais aussi par la grande majorité des courants critiques du capitalisme. La critique de la croissance déjà ancienne désigne notre désir infini pour la consommation comme source de notre aliénation et de l’impasse écologique dans laquelle nous avons précipité la planète.
Mais, ce désir de consommation infini n’est-il pas l’autre face de notre désir d’efficacité infinie ? De notre désir de maîtrise infinie ? Ne faut-il pas aussi s’interroger sur notre efficacité productive et sur les niveaux de productivité que nos économies ont atteints aujourd’hui ? La critique du capitalisme et de l’économie néolibérale s’appuie souvent sur la possibilité de faire une autre économie plus solidaire et écologique sans remettre en question le lien sacré entre la nécessaire productivité du travail et l’émancipation humaine vis-à-vis de la Nature.
La productivité du travail est alors notre promesse d’infinité et d’abondance, notre mythe occidental et l’économie en est la science. Les débats économiques et politiques se cantonnent sur la répartition des fruits de cette efficacité productive (dividendes, salaires, revenu universel, protection sociale). Mais le problème n’est-il pas l’économie en tant que discours d’efficacité et de productivité ? Avec ce livre, Mireille Bruyère se propose de montrer que l’aliénation actuelle n’est pas seulement la mauvaise répartition des richesses, mais l’injonction toujours renouvelée à la productivité du travail.
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L’insoutenable productivité du travail
Une injonction sans cesse renouvelée
Parution le 19/04/2018