Par Hugo Harari-Kermadec, Le Bord de l’eau, 168 pages, 19,80 euros, parution le 22 novembre 2019.
« Le classement de Shanghai mesure mal la qualité de l’enseignement supérieur… Ce n’est pas aux étudiants d’évaluer les enseignants… Les universitaires n’aiment pas qu’on les évalue… » Seraient-ils corporatistes, recroquevillés sur leurs supposés privilèges ? Et pourquoi les dirigeants et les gestionnaires de l’Université tiennent-ils tellement à donner des notes et à classer (les chercheurs, les enseignants, les laboratoires, les universités…) ? Une vielle habitude d’enseignants ?
Hugo Harari-Kermadec montre que l’enjeu principal de cette mise en nombre est de préparer la marchandisation de l’université. Pour produire du capital humain et s’insérer dans l’économie de la connaissance, l’université devrait se transformer en profondeur, et le travail des universitaires devrait changer, coûte que coûte, de forme. Si les classements et les autres dispositifs de mise en nombre sont aussi importants, c’est parce qu’ils jouent un rôle essentiel pour faire du service public d’enseignement supérieur un nouveau secteur marchand producteur de valeur économique et de profits.
En saisissant un secteur en cours de marchandisation, Hugo Harari-Kermadec révèle un processus qui s’étend bien au-delà de l’Université, de l’hôpital aux tâches domestiques, des compteurs linky aux bigdata. Il donne une nouvelle légitimité aux résistances face à la mise en nombre et invite à retourner l’arme de la quantification comme instrument d’émancipation.
Retrouvez cet ouvrage sur le site de l’éditeur.
Le classement de Shanghai
L'université marchandisée
Parution le 22/11/2019