Pendant les 25 premières années de la décentralisation, les collectivités locales ont globalement maintenu un équilibre entre leurs recettes et leurs dépenses et un faible niveau d’endettement. À cet égard, contrairement à l’Etat, elles ont été de bons élèves de Maastricht et de l’orthodoxie macroéconomique. Mais, elles ont également augmenté sensiblement la masse de leurs budgets. De 1983 à 2009, la part dans le PIB des dépenses des administrations publiques locales (APUL) a progressé de 3,4 pts (de 8,6 % à 12 % à champ courant), dont environ la moitié du fait de la décentralisation et la moitié du fait des choix de gestion des élus locaux. Elles ont donc été de mauvais élèves du néolibéralisme en ce qui concerne le partage entre le public et le privé, prenant la direction opposée au projet néolibéral de réduction des budgets publics.
Depuis la crise de 2008-2009, les gouvernements successifs ont voulu faire rentrer les collectivités dans le rang néolibéral en inversant la courbe de l’évolution de la part des dépenses publiques locales dans le PIB. Pour y parvenir, ils ont d’une part introduit l’austérité dans les relations Etat – collectivités locales, en réduisant les concours financiers de l’Etat et en instituant des normes pour les dépenses locales, ce qui a provoqué rapidement le tournant de l’austérité dans la gestion locale. Ils ont d’autre part procédé à des réformes de la fiscalité qui ont réduit l’autonomie fiscale et la croissance future des ressources des collectivités locales, cette recentralisation des recettes étant au service d’un objectif néolibéral.
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