Jonathan Marie, membre des Economistes atterrés, a contribué à l'important dossier que le mensuel Le Snesup, magazine du Syndicat national de l'enseignement supérieur, consacre dans son numéro 650, daté de décembre 2016, à la pensée critique, l'anti pensée unique. Ce dossier s'adresse à toutes celles et ceux qui veulent comprendre la place et le rôle du citoyen dans notre société.
Pourquoi la société a-t-elle besoin de citoyen(ne)s émancipé(e)s ? En quoi une pensée critique permet-elle aux citoyen(ne)s de construire un raisonnement qui leur est propre afin de s’affranchir des doxas culturelles, politiques ou économiques? La première partie du dossier se propose d’aborder entre autres ces questions, puis de faire un état des lieux sur la « pensée critique » par un résumé de l’ouvrage Hémisphère gauche, une cartographie des nouvelles pensées critiques de Razmig Keucheyan. Aujourd’hui, le travail du chercheur se fait principalement à l’aide des modèles. Des sciences de la matière à la sociologie en passant par l’environnement et l’économie, la modélisation est devenue, grâce à l’informatique, le mode d’expression le mieux adapté à la préparation des projets et à la décision collective sous toutes ses formes, parce qu’elle met en œuvre l’interdisciplinarité indispensable aux problèmes complexes. Faut-il pour autant prendre ces modèles pour la vérité ? C’est la question que se pose Nicolas Bouleau dans son livre La Modélisation critique. Puis, au travers de l’exemple de l’économie, des chercheurs démontrent aussi qu’on pourrait prendre les choses autrement, qu’une autre approche fait apparaître d’autres aspects, d’autres idées, d’autres risques. Enfin, comment apprendre aux étudiant(e)s des masters MEEF, futur(e)s enseignant(e)s, à apprendre à leurs futur(e)s élèves à raisonner ? La formation des enseignant(e)s, dans un contexte budgétaire contraint, tente cet impossible défi.
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