D’autres politiques économiques sont possibles

Adhérer

Ainsi, le Medef, comme les grandes entreprises de l’Association française des entreprises privées (AFEP) réclament à grands cris leur livre de chair, 60 milliards d’euros qu’il faudrait leur donner pour réaliser un « choc de compétitivité » permettant de sauver l’industrie française et de rétablir la balance commerciale de la France. Suivant les engagements de François Hollande, le gouvernement Ayrault avait heureusement annulé la hausse de la TVA que le gouvernement Fillon avait programmée pour le 1er octobre. Arnaud Montebourg se déclare résolu à lancer une autre politique industrielle que celle qui consiste à baisser le coût du travail, à augmenter les profits et compter sur la bonne volonté des entreprises pour embaucher et pour investir en France. Malheureusement, en même temps, le gouvernement a commandé un rapport sur la compétitivité à Louis Gallois, qui s’était clairement prononcé en juillet pour une baisse immédiate de 30 milliards des cotisations sociales employeurs, contribuant ainsi à crédibiliser cette exigence.
Le 1er septembre 2012, dans le JDD, François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, soutenait ce même point de vue : « Il faut baisser le coût du travail en transférant une partie des charges sur la CSG sans toucher le pouvoir d’achat ». Selon le Medef, grâce un ingénieux système de double hélice, il serait possible de dégager 30 milliards « sans pénaliser le pouvoir d’achat des salariés ». Nous nous proposons de montrer ici que la baisse des cotisations sociales employeurs pèserait automatiquement sur le pouvoir d’achat des ménages. Nous verrons ensuite que ce choc de compétitivité sera d’abord un choc sur la consommation, que la France prendrait ainsi son tour dans la concurrence fiscale et sociale induite par la mondialisation et la construction européenne, que la faiblesse des profits des entreprises provient de la crise financière elle-même (et ni de hausses excessives de salaires, ni de hausses des cotisations sociales) et qu’elle ne les a pas empêchées d’augmenter les dividendes qu’elles versent aux actionnaires. Certes, un pacte industriel est nécessaire en France aujourd’hui ; son contenu reste à définir.

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