Christophe Ramaux analyse la distorsion de l’impact de l’inflation entre catégories modestes et aisées dans le duel éco du JT de France Info.
Les moins aisés n’épargnent pas ou peu. Ils n’ont d’autres choix que de consommer leur revenu. L’inflation les touchent de plein fouet d’autant qu’elle porte sur des produits indispensables (alimentation, énergie…). A l’autre extrême, l’épargne financière des plus aisés a considérablement augmenté ces deux dernières années. Pourquoi ne pas taxer cette épargne – de même que les surprofits records de TotalEnergies et d’Engie – afin de redistribuer à ceux dans le besoin ? En matière d’héritage, chaque parent peut déjà transmettre à chaque enfant 100 000 euros tous les 15 ans sans droits de succession. E. Macron propose de porter ce seuil à 150 000 euros (soit 600 000 euros transmis sans droits pour un couple de deux enfants). M. Le Pen va encore plus loin pour les très riches en portant le seuil d’exonération à 300 000 euros pour chaque enfant, avec de surcroît la possibilité de transmettre à ses petits-enfants 100 000 euros supplémentaires tous les 10 ans (contre 35 000 euros tous les 15 ans aujourd’hui). Côté salaire, aucun des deux candidats ne retient leur indexation sur l’inflation. Macron propose de porter le plafond de sa « prime » jusqu’à 6000 euros, sans craindre de creuser les inégalités (seule une minorité de salariés la reçoit) et d’assécher un peu plus les ressources de l’Etat social (elle est exonérée d’impôts et de cotisations). De même, pour M. Le Pen c’est par la baisse des cotisations sociales que les entreprises pourront augmenter les salaires. Au détriment de quelles prestations sociales ? Celles perçues par les étrangers en situation régulière : le néolibéralisme plus l’abjection raciste donc…
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