Le projet de Loi de finances (PLF) et le projet de Loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2021 entérinent le creusement du déficit public induit par la crise sanitaire. Ils marquent le passage d’une politique de soutien à l’activité, déployée au cœur de la crise du coronavirus, à une politique d’offre affirmant viser le développement d’un capitalisme technologique vert : c’est une occasion manquée de réorienter l’économie.
Le PLF continue à avantager les ménages aisés et les entreprises. Les premiers profitent de la suppression de la taxe d’habitation, tandis que les secondes enregistrent une réduction des impôts de production et la poursuite de la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés. Aucune mesure importante n’aide les travailleurs précaires et les ménages les plus pauvres.
Le plan de relance pour 2021-22 comporte peu de mesures de soutien immédiat à l’activité, de sorte qu’on ne peut espérer qu’il empêche une forte hausse du chômage. Il contient surtout des mesures de soutien à l’investissement, dont l’efficacité n’est pas garantie. Le PLFSS traduit le fait que la crise sanitaire a obligé le gouvernement à desserrer les contraintes financières qui pesaient sur l’hôpital et les Ehpad. Il met aussi en avant deux mesures qui constituent de timides avancées : la création d’une 5ème branche « autonomie » de la Sécurité sociale et l’allongement du congé de paternité.
En l’absence d’une stratégie de financement, le risque demeure que la hausse de la dette publique serve demain de prétexte à des réductions des dépenses publiques et sociales.
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