Une présentation de notre ouvrage bientôt disponible
Comment « les économistes atterrés » veulent « changer d’économie »
Après la publication de leur « Manifeste » en 2010 (Manifeste d'économistes atterrés, Les Liens qui libèrent, 5,50 euros), puis de 20 ans d’aveuglement (Les Liens qui libèrent, 2011, 8,50 euros), les économistes atterrés, un collectif d’économistes français récidivent avec Changer d’économie !, ouvrage auquel une vingtaine d’entre eux – de Philippe Askenazy à Olivier Weinstein, en passant par Henri Sterdyniak ou Sabina Issehnane – ont participé.
Ces chercheurs, universitaires qui sont « atterrés de voir que ces politiques – la lutte contre les déficits publics, [qui] a déjà des conséquences sociales très négatives dans de nombreux pays européens – sont toujours à l'ordre du jour et que leurs fondements théoriques ne sont pas remis en cause », se lancent dans des propositions de « politiques économiques alternatives » pour 2012, comme l’indique le sous-titre de l’ouvrage.
Nos « atterrés » les égrènent en guise de conclusion de chapitres pédagogiques dont ils sont les auteurs avec pour points communs le « refus d’une globalisation au service de la finance », le rejet d’un « modèle de développement (…) destructeur de ressources et de talents » et des « politiques de contre-révolution fiscale toujours au service des riches » ou de « l’instrumentalisation de la dette publique (…) utilisée comme un prétexte pour attaquer (…) les fondements même de l’Etat social ».
Avec des différences entre économistes – c’est un des intérêts de l’ouvrage qui ne pratique pas l’exclusion –«substantielles», sur le rôle de la Banque centrale européenne par exemple, ou sur«les possibilités d’une croissance favorable aux équilibres écologiques»…
Citons, pêle-mêle, quelques propositions, plus ou moins « pratiques » :
"Les pays de la zone euro doivent retrouver leur capacité à pratiquer des politiques budgétaires autonomes. Cela passe par l’engagement de la BCE à garantir les dettes européennes et par l’affirmation d’une solidarité totale entre les Etats membres.
Priorité aux transports collectifs et au fret ferroviaire.
Réduction du temps de travail et des inégalités. Réaliser le passage aux 35 heures dans toutes les entreprises et à long terme poursuivre la réduction de la durée du travail.
Suppression des niches fiscales et politique de soutien à l’activité et d’augmentation des impôts sur les plus riches.
Réhabiliter la notion de service public et étendre son champ à la dépendance et au logement.
Pénaliser la distribution des profits non réinvestis.
Construire une véritable diplomatie internationale du travail dont l’Europe serait un des moteurs. Œuvrer pour un salaire minimum européen.
Recréer un pôle bancaire et financier public pour financer les collectivités locales et les PME et pour engager la reconversion écologique et sociale de l’économie. Séparation radicale entre les banques de dépôt et les banques d’investissement."
Etc.
Changer d'économie! Nos propositions pour 2012, par Les économistes atterrés. Les Liens qui libèrent, 256 pages, 18,50 euros.