Par Jean-Marie Harribey, Le Bord de l’Eau, 160 pages, 15 euros, parution le 15 janvier 2014.
Le capitalisme ne proposera plus jamais de projet émancipateur pour l’Humanité. Il n’a plus de fleurs et ses feuilles sont mortes. Telle est la trame de ce livre qui raconte à sa manière la crise et ses soubresauts. Dans une nouvelle enquête policière « Le parfum de la banque en noir », faisant suite au « Mystère de la chambre forte », l’inspecteur H… met au jour les mécanismes financiers qui engloutissent des milliers de milliards de dollars ou d’euros et paralysent toute évolution positive de l’économie, pendant que les gouvernements, inertes ou inféodés à la finance, se décrédibilisent en s’acharnant à imposer l’austérité à leurs peuples.
On découvre alors avec ahurissement les frasques des banques privées, auxquelles le monopole de la création de monnaie a été confié, qui déversent le crédit pour servir la spéculation. Le capitalisme productiviste arrive dans une impasse : c’est la fin de partie pour les partisans de l’accumulation infinie du capital.
Mais que se dessine-t-il pour l’avenir ? Reconversion énergétique, élargissement d’une sphère non marchande soustraite à l’impératif de rentabilité, un droit du travail et un partage du travail pour restreindre les prérogatives de la propriété. Ce sont quelques pistes pour sortir de la dictature de la marchandise et concevoir autrement la richesse sociale.
La forme du livre, écrit par Jean-Marie Harribey, alterne contes et exposés, et il fraye son chemin entre sérieux et dérision. En effet, le capitalisme, parvenu en fin de cycle, n’est-il pas affairiste et grippe-sou, avide et gaspilleur, surréaliste et terre-à-terre, scientiste et ridicule, violent et ubuesque, effrayant et pitoyable ? Pour le dépasser, il faudra un peu de raison, un brin de folie inventive, le tout embrasé par beaucoup de passion citoyenne pour la démocratie.
Retrouvez cet ouvrage sur le site de l’éditeur.
Les Feuilles mortes du capitalisme
Chroniques de fin de cycle
Parution le 15/01/2014