La dépense publique n’est pas un fardeau. Les salaires versés aux fonctionnaires n’y comptent (données 2019) que pour 22% (soit 12 % du PIB un chiffre stable depuis 40 ans). Près de la moitié est constituée de prestations et transferts sociaux (retraite d’abord mais aussi allocations familiales, chômage, soins remboursés…) qui soutiennent la demande auprès du privé. 7 % est consacré à l’investissement public (dont la part ne cesse de baisser), lui aussi un débouché pour le privé. Le reste est constitué des consommations intermédiaires (achat de fournitures au privé, 9%), de subventions aux ménages et aux entreprises (11%) et des intérêts de la dette (3 % seulement). La dépense publique soutient massivement l’activité : directement avec la production de services publics (compris dans le PIB ce qui rend cet indicateur intéressant), indirectement avec le soutien à l’activité du privé (les retraités font leur course…). Durant les Trente glorieuses, la dépense publique augmentait plus (5% par an), de même pour les salaires, le PIB augmentait donc, de sorte que le ratio dépense publique / PIB augmentait peu. Avec l’austérité salariale et budgétaire, c’est l’inverse. Le rapport Arthuis oublie complètement cet effet multiplicateur de la dépense publique. Son propos : il faudra demain encore plus d’austérité budgétaire. Y compris pour les dépenses pour l’écologie limitée à 1% du PIB. Les néolibéraux ne tirent décidément aucune leçon.