Henri Sterdyniak s’est plongé dans le texte du budget 2024 de la France pour en souligner les lignes de faiblesse et le peu d’ambition.
Le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2024 ne méritent qu’une note médiocre. Aucune grande mesure n’est annoncée, tant du côté des recettes que des dépenses. Le gouvernement compte sur la fin des mesures Covid et des boucliers tarifaires et sur une légère reprise de la croissance pour réduire le déficit public. Il espère pouvoir faire pression sur les dépenses sociales (retraites, chômage, RSA). Une certaine réorientation des dépenses et des recettes vers la transition écologique peut cependant être notée, mais elle reste bien insuffisante.
Le gouvernement bute sur un triangle d’incompatibilité. Il refuse d’augmenter les impôts, ce qui serait contraire à sa stratégie d’améliorer l’attractivité de la France (pour les grandes entreprises et les ménages plus riches). Il peine à faire baisser les dépenses publiques lesquelles doivent, au contraire, augmenter pour restaurer les services publics auxquels tiennent les citoyens et pour financer la transition écologique. Il s’est engagé à réduire le déficit et la dette publics.
De toute évidence, rien ne pourra se faire sans remettre en cause les dépenses inconditionnelles en faveur des entreprises, sans augmenter les impôts écologiques et les impôts des grandes entreprises et des plus riches.