Droite et extrême-droite, une analyse critique des programmes présidentiels.
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À l’élection présidentielle d’avril 2022, quatre candidats et candidates porteront les couleurs de la droite et de l’extrême droite. Cette conférence se donne comme objectif d’analyser les programmes qu’ils et elles proposent aux Français. L’élection, alors que la guerre fait rage en Ukraine, ne donnera pas lieu à une campagne habituelle. Cependant le vainqueur de l’élection engagera la France pour les cinq années à venir. Les programmes de droite répondent-ils aux exigences de la situation : transition écologique, réindustrialisation, pouvoir d’achat, création d’emplois, lutte contre la précarité, situation des services publics ?
Emmanuel Macron a choisi, jusqu’à présent, de ne pas présenter de programme détaillé. Mais, son passé parle pour lui. Il veut poursuivre la politique de son précédent quinquennat : Il veut réduire les impôts sans avouer que cela suppose la baisse des dépenses publiques et sociales. Il avance masqué sur la réforme des retraites et des prestations de solidarité (RSA, allocations logement). Il ne met pas en cause la paupérisation des services publics, prétexte à leur privatisation. Il s’abrite derrière le mythe du capitalisme technologique vert pour ne pas engager la rupture écologique. Le risque est grand qu’il utilise l’Europe pour imposer des politiques d’austérité.
Accompagnant la montée de l’extrême droite, Valérie Pécresse met en avant les thèmes de lutte contre l’immigration » et de sécurité. Son programme économique comporte les thèmes traditionnels de la droite : baisse du nombre de fonctionnaires, report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, et de dangereux points saillants (hausse des salaires financée par la suppression des cotisations salariés vieillesse, c’est-à-dire par la baisse des prestations retraites, baisse de l’impôt sur les donations au profit des familles les plus riches). Son programme est réactionnaire en matière sociétale ; il manque de dynamisme en ce qui concerne la transition écologique.
Les programmes de Marine Le Pen et Éric Zemmour reposent sur la lutte contre l’immigration, avec la thèse fausse que les immigrés représentent un fardeau pour l’économie et pour les finances publiques, qu’il est possible d’augmenter le pouvoir d’achat des Français en réduisant l’immigration. Marine Le Pen prétend financer les hausses de salaires par la réduction des cotisations sociales et la privatisation de l’audiovisuel public, supprimer les impôts de production, réduire les impôts sur les donations (au profit des enfants des familles riches). En même temps, elle prétend augmenter les prestations familiales, les dépenses de retraites, de santé, d’éducation et de défense. Elle veut supprimer les éoliennes, mais son programme ne comporte pas le mot « environnement ». Éric Zemmour, de même, finance les hausses de salaires par la baisse des cotisations sociales, propose de réduire les impôts de production et l’impôt sur les sociétés, d’augmenter les dépenses militaires, de supprimer le permis à points, les limitations de vitesse, les éoliennes.
Ainsi, ces programmes visent à satisfaire les revendications du patronat, à détourner les colères des Françaises et des Français. Ils prennent mal en compte l’urgence écologique. Pourquoi réussissent-ils, selon les derniers sondages, à réunir les trois quarts des suffrages des votants ? C’est une des questions que nous vous proposons de débattre avec nous.