La crise du coronavirus a été gérée dans le cadre national. Les pays ont été touchés de façon différente ; ils ont choisi des stratégies différentes. Seuls, les gouvernements nationaux ont la vitesse de réaction nécessaire ; seuls, ils ont la légitimité démocratique pour imposer des mesures fortes à leur population. La crise a marqué le retour des Etats. Cependant, beaucoup d’hommes politiques, d’intellectuels, de mouvements regrettent que l’Europe n’ait pas eu une stratégie unifiée, n’ait pas coordonné les réponses nationales. Pour eux, la crise devait être l’occasion de faire avancer la construction européenne. En fait, la Commission a longtemps joué la mouche du coche. Une fois de plus, c’est la BCE qui a sauvé la situation, en réagissant avec la force et le timing nécessaire. La Commission, puis les pays membres réunis dans le Conseil européen n’ont réagi qu’avec retard. Jusqu’en juillet 2020, leurs réponses ont été, nous le verrons, illusoires.
Le plan de relance adopté en juillet 2020 retourne-il cette appréciation ? Il inspire des sentiments contradictoires. Certes, il peut être interprété comme une manifestation de la solidarité en Europe ; en sens inverse, de nombreux pays se sont opposés à cette solidarité, qui est fortement encadrée. Son impact économique sera limité ; il est sous-dimensionné ; sauf peut-être pour l’Espagne et l’Italie, il ne fera que financer un peu plus facilement des mesures qui auraient été prises de toute façon. En revanche, c’est un petit pas, non assumé politiquement, non décidé démocratiquement, vers plus de fédéralisme en Europe, avec une dette commune et des ressources communes.
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