Cette note a été réalisée en collaboration avec Esther Regnier, Université de Bretagne occidentale.
Depuis la survenue de la crise sanitaire du Covid-19, il est vite apparu que cette pandémie mondiale laisserait dans son sillage une récession économique. Fort de ce constat inquiétant, un certain nombre de commentateurs n’ont pu s’empêcher de mettre en parallèle cette crise économique avec celle de 2008. Ces deux crises, bien que différentes dans leur origine, se traduisent par des manifestations à l’échelle mondiale, endogènes au fonctionnement de notre modèle économique. La crise de 2008 émane de la dérégulation de la sphère bancaire et financière et se propage à la sphère réelle par une crise de demande au niveau mondial ; la crise du Covid-19, d’abord sanitaire, s’est rapidement transformée en crise économique du fait du confinement des consommateurs et des travailleurs et de l’interdépendance des chaînes de production induite par la mondialisation actuelle.
Entre la crise de 2008 et aujourd’hui, nombre de spécialistes avaient pointé les risques de gonflement d’une bulle de l’endettement privé et en premier lieu de celui des entreprises. Cet emballement de l’endettement des entreprises privées a été largement encouragé par les politiques de sortie de crise menées par les gouvernements et les banques centrales à travers le monde.
L’équilibre fragile de la stabilité économique et financière de nos économies mondialisées s’est trouvé bousculé par la crise du Covid-19 qui opère comme un accélérateur de contradictions. Dès lors, il convient de prendre en compte le risque d’une crise systémique liée à l’explosion de la bulle de l’endettement privé… Et de ne pas attribuer à la crise sanitaire l’entière responsabilité de la fragilité du tissu entrepreneurial et financier de l’après crise.
Par cette note, nous souhaitons mettre en avant l’endettement grandissant des entreprises privées, qui a démarré bien avant la crise du Covid-19. Nécessaire pour assurer l’investissement productif ou la trésorerie, la dette des entreprises revêt un caractère risqué lorsqu’elle n’est pas soutenue par la création de valeur permettant de la rembourser. En outre, nous pointons plusieurs facteurs qui ont contribué à augmenter les risques pris par les investisseurs et les entreprises en lien avec cet endettement. Avec la crise économique qui s’annonce, nous montrons enfin que cette bulle de l’endettement des entreprises pourrait exploser, entrainant dans son sillage l’ensemble du système économique et financier.
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