Un an après la mise en place du plan de la Troïka (1) et malgré les immenses efforts imposés au peuple grec pour assurer sa bonne exécution, la Grèce de nouveau est aux abois. Si son déficit public a baissé, la dette, quant à elle, a augmenté. Plus grave encore pour les concepteurs du plan, les primes de risque imposées par les marchés sont telles qu’il est exclu comme escompté que la Grèce puisse de nouveau emprunter sur les marchés en 2012, alors que des milliards de crédits contractés viennent à échéance en juillet et doivent être remboursés.
A l’entrée de l’été, il est clair pour tout le monde que sans de nouveaux prêts de l’UE, la Grèce, à brève échéance devra se déclarer en défaut sur sa dette souveraine. Une perspective que la BCE et les marchés veulent éviter à tout prix. Mais sans que personne aujourd’hui ne puisse garantir qu’elle ne finira par s’imposer.
Comment en est-on arrivé là ? En quoi consistait le plan de la Troïka et pourquoi a-t-il si lamentablement échoué ? Plus généralement et profondément, car la vraie question est bien là, en quoi consistent et que valent les solutions imaginées par l’UE, le FMI et la BCE pour affronter la crise des dettes souveraines qui s’enchaînent dans la zone euro ? Car, faut-il le rappeler, alors même que le plan imposé aux Hellènes vient d’échouer, c’est une formule « à la grecque » qui est mise en place pour le Portugal, dernier en date des sinistrés de la zone euro. Ce, alors que les marchés financiers, de concert avec les agences de notation, continuent de procéder à leurs grandes manœuvres contre l’Espagne, l’Italie ou la Belgique… (2)
C’est à ces questions qu’est consacrée cette note, qui vient ainsi prolonger le nouvel ouvrage publié par les Economistes Atterrés sur ce thème. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, une remise en perspective est nécessaire concernant l’histoire – complexe – des relations entre Athènes et Bruxelles.