Le 9 avril 2019, 218 parlementaires ont enclenché un processus de référendum d’initiative partagée (RIP). L’article unique de leur projet de loi dispose que « l'aménagement, l'exploitation et le développement des aérodromes de Paris » revêtent « les caractères d'un service public national. »
Le collectif des Economistes atterrés salue cette initiative qui peut remettre en cause l’absurde privatisation d’Aéroports de Paris (ADP) contenue dans la Loi PACTE.
L’activité d’ADP comporte de lourds enjeux en matière de souveraineté, d’environnement, de sécurité et d'aménagement du territoire. De plus, cette privatisation ne répond à aucune logique économique, si ce n’est celle de la privatisation des profits. ADP verse chaque année 100 à 200 millions d'euros de dividendes à l’État. Sa rentabilité financière est de 12,5% et son taux de marge de 43,3%. Le chiffre d’affaires d’ADP a augmenté de 22,7% en 2017, de 23,8% en 2018 et l’activité du secteur devrait doubler d’ici une vingtaine d’années. La privatisation de la première société aéroportuaire du monde est d’autant plus absurde qu’une partie de l’activité d’ADP relève du monopole. Un monopole privé risque d’accroître les prix pour les usagers. La privatisation d'ADP tourne aussi le dos à toute politique industrielle.
La proposition de référendum doit d’abord être examinée par le Conseil constitutionnel, qui vérifiera sa conformité à la Constitution, puis recevoir le soutien de 4,5 millions d’électeurs.
Les Economistes Atterrés appellent les citoyens à soutenir ce texte et à interpeller les parlementaires pour que la proposition de loi qui découlera du soutien populaire soit adoptée, ouvrant ainsi la porte au référendum.
Notre collectif n’imagine pas nos institutions et nos élus assez irresponsables pour empêcher la tenue de ce référendum. Le « Grand débat national » prétendait donner la parole aux citoyens. Il s’agit de passer de la parole aux actes.
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