Faut pas raconter des craques, c’est pas parce qu’on remettra l’ISF comme il était il y a un an et demi, que la situation d’un seul Gilet jaune s’améliorera, ça c’est de la pipe. Ce sont par ces mots que le président Emmanuel Macron a balayé d’un revers de manche l’une des revendications principales des Gilets jaunes soutenue par plus de 77 % des Français.
Pour autant, selon le président, la question de l’ISF « n’est pas du tout un tabou, ni un totem ». Par conséquent, nous pouvons le prendre aux mots et proposer une analyse critique des raisons invoquées en faveur de la suppression de cet impôt.
De quoi parle-t-on ? L’Impôt de solidarité sur la fortune taxait, au-delà de 1,3 million d’euros et de façon progressive, le patrimoine des contribuables les plus fortunés. Etaient inclus dans le calcul de l’ISF la quasi-totalité des biens détenus par le contribuable : les propriétés immobilières, les placements financiers, l’argent détenu en liquide, les meubles, les bijoux et même les chevaux ! Par contre, les biens professionnels étaient exclus.
Au 1er janvier 2018, le président Macron a supprimé l’ISF et l’a remplacé par un nouvel impôt – l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI) – qui taxe les seuls patrimoines immobiliers de plus de 1,3 million d’euros. En matière de finances publiques, ce remplacement n’est pas indolore. En effet, l’ISF rapportait à l’État 4,5 milliards d’euros de recettes fiscales. Transformé en IFI, il ne rapporte plus que 1,2 milliard, soit une perte nette de 3,2 milliards d’euros pour les finances publiques.
Pour bien comprendre l’enjeu du débat actuel sur le rétablissement de l’ISF demandé par les Gilets jaunes, il est important de reprendre les arguments avancés par le candidat Macron (et avec lui l’ensemble des think tanks libéraux et patronaux) pour justifier la suppression de l’ISF.
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